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Vie de Charles Baudelaire.

nous demandons grâce pour le dernier terme) : — « Une méthode ſimple pour connaître un artiſte eſt d’examiner ſon public. E. Delacroix a pour lui les peintres et les poëtes ; M. Decamps, les peintres ; M. Horace Vernet, les garniſons, & M. Ary Scheffer les femmes eſthétiques, qui ſe vengent de leurs flueurs blanches en faiſant de la muſique religieuſe. » Et celui-ci encore ſur la portée de l’eſprit français en matière de beaux-arts : — « Dans le ſens le plus généralement adopté, Français veut dire vaudevilliſte, & vaudevilliſte un homme à qui Michel-Ange donne le vertige & que Delacroix remplit d’une ſtupeur beſtiale, comme le tonnerre certains animaux. Tout ce qui eſt abîme, ſoit en haut, ſoit en bas, le fait fuir prudemment. Le ſublime lui fait toujours l’effet d’une émeute, & il n’aborde même ſon Molière qu’en tremblant, & parce qu’on lui a perſuadé que c’était un auteur gai. » Par malheur, le dernier chapitre, la concluſion, De l’Héroïſme de la vie moderne ne conclut pas. L’auteur y développe une propoſition de Stendhal, citée dans l’un de les premiers chapitres, & réclame pour les paſſions & les mœurs modernes un caractère de beauté épique ſupérieur à celui