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Bruxelles.

plus aſſidûment veillé et obſervé, par Malaſſis. — « La gravité de ſa maladie, m’écrivait-il, me parait être entièrement dans l’impoſſibilité de s’exprimer. Et il eſt clair qu’il a conſcience de cette impoſſibilité ; mais enfin il agit comme un quaſi-muet, qui ne pourrait articuler qu’un ſon & qui tâcherait de ſe faire comprendre au moyen des variétés d’intonation. Je le comprends aſſez ſouvent, en ce qui me concerne ; mais c’eſt dur… » Ailleurs, il explique, avec des détails trop familiers & trop intimes pour être rapportés ici, les colères & les emportements de Baudelaire par l’ineptie des gens qui l’entourent & qui le ſervent. Je détache ſeulement d’une de ces lettres le récit d’une des dernières promenades faites par Baudelaire, & qui fut précédée d’une ſcène de violence cauſée par l’inintelligence de la perſonne qui l’aida à ſa toilette. On lui avait préſenté des uſtenſiles malpropres et incommodes ; on n’avait pas ſu deviner ce qu’il demandait ou trouver ce qu’il cherchait. — « Enfin nous partons. Nous faiſons un tour dans la verdure (7 juin) ; nous deſcendons pour déjeuner dans un petit cabaret. Je lui tiens la converſation la plus égayante que je puis. Et je le ramène ſans