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à la condition de ne jamais employer d’ébène. Celui de Louis XIV ne trouvait pas tant de dégoût au magnifique bois si maltraité par notre spirituelle fabrique. Il ne s’inquiétait guère, à la vérité, comment le vernis y tiendrait, puisqu’il ne vernissait pas ses meubles ».

Boulle mettait un soin extrême au choix des bois, métaux, etc., qu’il employait. Il compte pour 12 000 livres, dans l’état que nous avons cité, un choix de « bois de sapin, de chesne, de noyer, de panneau ou merrain, bois de Norvegue, amassés et conservés depuis longtemps pour la bonté et qualité des ouvrages ». Il employait de l’écaille de tortue, que l’industrie actuelle remplace, économiquement, par de la gélatine. « Alors on ne fondait pas les cuivres d’ornements, ni même les figures, quasi-finis, comme on le fait à présent, pour épargner au ciseleur une peine qui coûterait au marchand. Les reliefs sortaient du moule indiqués seulement, à peine dégrossis, et l’ornemaniste travaillait là-dessus en plein mé-