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ralement d’après l’antique et les meilleurs statuaires modernes : on a vu tout à l’heure comment il sut raccorder le motif d’une pendule avec deux des plus célèbres statues de Michel-Ange. On peut dire généralement qu’il représente le grand goût de son époque ; c’est de quoi l’on se convaincra facilement en rapprochant telles de ses œuvres, par exemple, du buffet à médailles que Crescent exécuta pour Louis XV, et où les accessoires sont multipliés jusqu’à la profusion. Enfin, ce qui n’est pas non plus un mérite indifférent, « il joignoit, dit Mariette, au bon goût la solidité, et ses beaux meubles sont aussi entiers après cent ans de service qu’ils l’étoient lorsqu’ils sont sortis de ses mains ».

Ils le sont encore après tantôt deux siècles. Et quelques efforts que fasse l’industrie moderne, elle ne pourra jamais lutter, non plus en solidité qu’en beauté et en grandeur ; car la solidité n’était point seulement alors dans l’armature, mais dans la matière et dans chacun des procédés em-