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descendit que pour orner le bureau de l’octroi, où un homme de goût le reconnut et le signala au maire qui le fit enlever et restaurer.

C’est surtout en comparant les ouvrages de Boulle avec ceux de ses successeurs que l’on en comprendra le véritable caractère, qui est une sorte de sobriété dans la richesse, loi que Crescent[1] et ses imitateurs ont oubliée pour tomber dans la prodigalité et dans la surcharge. La belle disposition des lignes, la proportion, l’art de tirer plusieurs fois parti des mêmes ornements en variant les combinaisons, le soin extrême des détails, voilà ce qu’on reconnaît en analysant les ouvrages du maître de l’ébénisterie française. Mais si l’ordonnance des motifs, le dessin des filets, des encadrements offrent peu de variété, l’intérêt est suffisamment excité par le grand style des bas-reliefs et des mascarons que Boulle composait géné-

  1. Crescent, qui fut ébéniste du Régent, et Caffieri, ont été les plus célèbres parmi les imitateurs de Boulle.