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ses travaux font aisément comprendre que Boulle ait dû plus d’une fois mécontenter sa noble et royale clientèle. Deux lettres de Louvois, publiées par M. Paul Boiteau dans le Moniteur et reproduites dans les Archives déjà citées, témoignent de l’impatience du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, au sujet d’un cabinet de glaces et de marqueteries depuis longtemps commandé. ― « Pour celuy (l’atelier), écrit Louvois (en 1685), où travaille Boulle, je n’en puis rien dire, si ce n’est qu’il n’en bouge pas et qu’il y a beaucoup d’ouvriers ; mais je ne puis croire qu’il ait achevé avant la fin de ce mois ». Et plus tard, dans la même année, Louvois écrivait à Monseigneur lui-même : « Quoyqu’il (Boulle) promette toujours des merveilles, je ne crois pas que l’on doive espérer qu’il ait achevé avant le 25e de ce mois ; je ne souffrirai point qu’il y perde du temps ».

L’ouvrage en fait était considérable. C’est celui duquel Piganial de la Force a dit : « C’est le chef-d’œuvre de Boulle, et celui de son art. »