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II

Le P. Orlandi, contemporain de Boulle, et qui, dans son Abecedario, a donné sur lui les premiers renseignements positifs, nous apprend « qu’il avait reçu de la nature les plus heureuses dispositions pour les beaux-arts, et qu’il eût été peintre, si son père n’eût exigé qu’il lui succédât dans sa profession ». De cette contradiction entre son goût naturel et la nécessité résulta, pour André Boulle, une de ces vocations mixtes, telle que celle de Bernard Palissy, où le génie de l’artiste se révèle dans des objets secondaires au point de vue de l’art.

Faut-il regretter pour l’artiste et pour son pays cette déférence à la volonté paternelle ? Livré à son penchant, Boulle eût peut-être accru la gloire de notre école ; peut-être aussi n’eût-il fait qu’ajouter un nom esti-