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PENSÉE FRANÇAISE

et tout de suite, et le plus possible. Si nous ne pouvons vaincre, lutter pour lutter.

Faire respecter le français aux Anglais d’Ontario :

1. En détruisant chez eux l’impression que cette langue n’est parlée au Canada que par des « porteurs d’eau » et des « scieurs de bois » ;

2. En relevant le niveau de notre enseignement secondaire et supérieur ;

3. En créant quelques écoles françaises accessibles aux Anglais protestants ;

4. En cessant de faire du français un simple état du catholicisme.

Et pour résumer ce résumé, je dirai qu’il n’y a pas de langue française possible sans pensée française ; que la pensée française sera nulle en Ontario si la pensée française est anémique dans Québec ; que la pensée agissant, comme la lumière et comme la chaleur, par rayonnement, le moyen le plus sûr d’assurer la survivance du français en Ontario est de faire du Québec un foyer intense de culture, de vie, de pensée française.

Quant à l’opportunité de la colonisation « professionnelle » préconisée par M. Surveyer, je vous réfère à ce que j’en disais il y a deux ans dans une interview qui eut, si j’ose dire, un certain retentissement, et que je vends encore en brochure, à raison de 10 sous l’exemplaire.

Olivar Asselin,
Courtier en immeubles.


L’Action, 30 janvier 1915.