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PRÉFACE

journalistes, m’apprirent plus tard que c’est une ressemblance physique avec Jules Fournier qui me valut, dès le premier abord, la sympathie de M. Asselin. Celui-ci, on le sait, entretenait un souvenir fervent et actif de son ami. Tout ce qui le lui rappelait l’émouvait. L’amitié Asselin-Fournier est l’une des plus belles, sinon la plus belle, de notre histoire littéraire. J’ai eu le bonheur de conserver cette sympathie, qu’un hasard m’accorda, jusqu’à la mort de M. Asselin. Tous ceux qui ont bénéficié de son amitié, même dans une faible mesure, savent combien elle était généreuse.

Quelques semaines avant sa disparition, quand la maison d’édition de l’Action canadienne-française, dont M. Roger Gagnon venait d’être nommé président et M. Bernard Valiquette, directeur littéraire, me proposa de demander à M. Asselin l’autorisation de préparer sous sa surveillance un recueil de pages choisies dans toute son œuvre, je vis là l’occasion de lui témoigner ma reconnaissance. Il était entendu alors que mon rôle devait se limiter à la préparation matérielle du recueil. M. Asselin signa lui-même le contrat avec la maison d’édition et devait prendre la responsabilité du choix. Malheureusement, l’état de faiblesse dans lequel il se trouvait s’aggrava graduellement et je venais à peine de me mettre au travail quand il mourut.

Un seul volume de pages choisies ne peut donner la mesure d’une œuvre aussi considérable et aussi diverse que celle de M. Asselin. Pensée française