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PRÉFACE



M. Olivar Asselin a été le maître le plus grand et le plus célèbre de la pensée française au Canada. Il a vécu dans sa lumière pour la servir avec la ferveur d’un adorateur et d’un amant. Il l’a fait rayonner par son style, dont il n’a jamais cessé d’aiguiser la logique, et de purifier la clarté. Il l’a illustrée par un esprit critique sensible à toutes les disproportions, c’est-à-dire à tous les ridicules. Il l’a défendue sans merci contre l’inconscience, la sottise et la poussée des génies étrangers. La faillite de la dernière aventure de jeunesse, le mot est de lui, qu’il a tentée pour notre renaissance française, la disparition de l’Ordre, a précipité sa mort. Son œuvre d’écrivain et de maître fait de lui la plus grande figure de notre histoire littéraire. Mais M. Asselin ne fut ni un poète ni un romancier. L’ouvrage littéraire le plus long qu’il ait publié, c’est son étude de l’œuvre de l’abbé Groulx. Et l’on peut se demander sérieusement si les faiseurs de manuels et d’anthologies seront moins injustes à son égard, maintenant qu’il est mort (à l’exemple de tel de ses anciens compagnons d’armes qui se décida, un peu tard, à lui rendre le témoignage qui, quelques années plus tôt, eût prévenu certaines accusations de mauvaise foi