TIREZ LE DERNIER… MONSIEUR LE MAGISTER
N lisant, dans le dernier numéro de l’Oiseau
Mouche, les vantardises du nommé Abner, je
me suis souvenu de la victoire remportée par
Don Quichotte sur ce lion qui répondit à ses provocations
par un bâillement et une volte-face. Il a trouvé
dans quelques auteurs à spécialité catholique que
M. Thiers est apparemment fataliste, que Guizot
eut le tort de naître protestant, que Villemain
n’aime pas les Jésuites et que Sainte-Beuve est
parfois trop partial et trop personnel, et il persiste
à dire que tout cela le justifie d’avoir donné le
coup de pied de l’âne à ces écrivains qui ont contribué
à la résurrection de l’histoire et créé la critique
littéraire.
Il exige que je démontre (comme si le monde entier ne se composait que de poseurs et de faiseurs de son calibre) que les catholiques intelligents aiment Guizot, Thiers, Villemain, Sainte-Beuve, et, sur ma réponse que ces choses ne se prouvent que par leur évidence, il fait le Jean Lévesque et m’accuse de lâcheté.
On ne discute pas avec de pareilles gens ; car il n’y a guère, parmi les catholiques réputés instruits, qu’un professeur de littérature au collège de Chi-