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PENSÉE FRANÇAISE

tient sérieusement Marcel Faure pour un début digne d’attention. Sérieux, il l’est à la manière de l’oncle Eyssette, du Petit Chose, qui passait sa vie à colorier des grammaires espagnoles. Dans son Encrier posthume, Jules Fournier a prononcé sur cet arbitre des élégances littéraires un jugement auquel je ne saurais mieux faire que de vous renvoyer, car il est, je crois, définitif. M. Roy ne pouvait décemment adopter envers M. Groulx le ton de M. du Roure ou de M. de Montigny. Il en dit cependant assez pour laisser voir quelles petites perfidies peuvent s’agiter dans l’âme des doux. C’est qu’aussi bien on chercherait vainement un trait de parenté entre l’esprit de ces deux abbés. M. Roy ne veut pas admettre que l’enseignement du patriotisme laissait à désirer au Séminaire de Québec, il y a trente-cinq ans. Cela juge un homme. Il est de la génération d’éducateurs québecquois qui naguère encore marquaient les fastes de l’Université Laval aux visites des princes du sang à la ferme de Saint-Joachim. Le pli loyaliste lui est resté dans l’âme avec tout ce que cette déformation implique de vétuste et de poussiéreux. Ce critique n’a rien de vivant. Il a des toiles d’araignée sur les yeux, du coton dans la boîte crânienne, les narines et les oreilles. Il sort à l’instant de chez Toutankhamon.

Il resterait Valdombre. Mais c’est à dessein que je ne parle pas de lui. Ce garçon de génie — car il en a — s’« attrapera » lui-même un jour ou l’autre.

1923.