guerre sans jamais aller en guerre, — de changer de main son goupillon.
Car il n’y a si bon ami dont il ne faille à la fin se séparer, comme disait le feu roi Dagobert en jetant son chien par la fenêtre.
II
Un journaliste catholique peut voir des intérêts religieux où il n’y en a pas, où nul du moins n’est tenu d’en voir. De même il peut croire que le côté moral que présente toute guerre autorise les évêques, comme gardiens de la morale, à se prononcer pour le compte des catholiques en ce qui a trait au devoir militaire. Dans les deux cas il se trompera déplorablement, mais dans les deux cas aussi il aura au moins l’excuse de faire — peu importe combien mal — son métier de journaliste catholique ; dans les deux cas son excès de zèle ne suffira pas par lui-même à faire douter de sa bonne foi. Au contraire, dès que la sauce politique se mêle à la sauce théologique, je prends pour acquis qu’on sait très bien ce qu’on tente de me faire avaler ; tout de suite je flaire, sous la robe, l’éternel Scapin.