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l’enseignement impérialiste de McGill et l’enseignement loyaliste de Laval, l’honneur incomparable de l’Université de Montréal, c’est d’avoir assis sur la réalité la plus solidement démontrée les fondements de nos espérances.

Mesdames et Messieurs, j’ai à peine effleuré l’œuvre de M. Groulx. J’ai parlé de lui assez longuement, cependant, pour indiquer à ceux qui ne l’ont pas lu quelle place éminente lui revient dans la famille de nos écrivains. Malgré les faiblesses trop réelles de son roman, malgré des négligences de détail qui ressortent encore davantage dans les œuvres capitales, malgré des concessions à la légende historique sur certains points où je n’ai certes pas manqué d’appuyer, et sans attendre cette refonte qu’il nous annonce de son œuvre, je salue en lui un maître de la recherche historique, un maître du style, un maître de la vie spirituelle, un maître de réflexion et d’énergies patriotiques. Il y eut au moyen âge un pauvre moine gardeur de troupeaux qui abdiqua la papauté par frayeur, après qu’un roi et un empereur l’eurent amené de la montagne à Rome tenant son âne par la bride. Pour sa vileté d’âme, il s’est vu précipité dans l’Enfer du Dante. Les conseillers d’abdication ne manquent pas chez nous. Quand l’enseignement de l’abbé Groulx aura fait son œuvre, qu’il aura purgé nos esprits du poison loyaliste que des honnêtes gens comme M. Chapais s’appliquent consciencieusement à y verser, toute la race — pardon, de Mon-