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pagande du livre, une place plus grande aux œuvres capitales de la pensée française, seul tonique possible contre une anémie qui se manifeste à la fois par l’inconsistance du verbe, le vide des discours, la sottise de la critique, le grotesque des monuments, l’extravagante laideur de l’architecture.

Ces salutaires précautions prises, — et lui demander d’y consentir, n’est-ce pas témoigner du cas que nous faisons de ses attitudes ? — ces précautions prises, et alors seulement, M. Groulx pourra attendre tous ses fruits d’un enseignement politique nouveau, d’autant plus inintelligible à des cerveaux bornés ou débiles qu’il procède d’une plus haute raison. La merveilleuse souplesse et la noble ambition de cet esprit nous sont un gage qu’il accueillera avec bienveillance des suggestions inspirées du seul désir de voir bientôt toute la jeunesse canadienne soumise à ses directions.

Dès maintenant, cependant, la critique honnête se doit de reconnaître dans l’œuvre de l’abbé Groulx le plus bel élément de l’actif intellectuel canadien-français.

Il sera pardonné au père Fabien beaucoup de paroles inutiles, pour avoir dit :

Qui sait si notre ancienne noblesse canadienne n’a pas dû sa déchéance au mélange des sangs, qu’elle a trop facilement accepté, trop souvent recherché ?…

Ne dirait-on pas que ce soit une loi de l’histoire, au sein de toutes les nationalités en lutte pour leur vie, que les classes supérieures trahissent et se tuent à mesure qu’elles se forment…