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toute une semaine, risquera vingt-cinq pleurésies à prouver par son album à découpures que les Français sont des sybarites. Sans l’aigreur qui s’est entretenue dans notre peuple à l’endroit de la France, ces honteux écarts ne seraient pas possibles. M. Groulx ne les a pas provoqués ; lue attentivement, sa Naissance d’une race, vibrant poème à la gloire des richesses morales perdues et partant, de la civilisation française, ne les autorise pas. En réduisant à ses justes proportions dans la refonte de son œuvre historique, la paix prise au règlement de nos affaires par Voltaire et la Pompadour, il fera beaucoup pour en empêcher la répétition. Et comme, dans l’ordre des choses de l’esprit, arracher notre peuple au régime anglo-américain sans lui proposer une alimentation assez substantielle pour l’en déshabituer, ce serait le vouer fatalement aux déceptions, aux abattements, aux dégoûts conseillers d’apostasie et de mort, M. l’abbé Groulx, directeur de l’Action française, verra la nécessité non moins urgente, d’abord de ne pas favoriser, au nom du patriotisme, mais la plupart du temps au détriment de la véritable santé intellectuelle, la diffusion de tous les livres canadiens indistinctement ; deuxièmement, de faire, dans la pro-

    voulu faire, dans l’ordre intellectuel, la continuation du génie grec, et dans l’ordre moral, le foyer principal de la pensée chrétienne et de tous les apostolats généreux. » 1912, c’était au lendemain des lois cambistes et briandistes. Sont-ce les événements survenus depuis qui ont pu déterminer la volte-face de M. Bourassa ? Personne ne le croira. — O. A.