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mable physionomie de nos ascendants. Ce livre n’est pas un récit, ne tient compte des faits qu’en tant qu’ils sont nécessaires à l’intelligence des mœurs et des coutumes. Ce serait donc une naïveté que d’y chercher ce que l’auteur n’a pas voulu y mettre.

L’ordre de publication des ouvrages ne correspond pas à celui des périodes envisagées ; les Luttes constitutionnelles ont paru en 1916, la Confédération en 1918, la Naissance d’une race, les Lendemains de conquête et Vers l’émancipation, en 1919, 1920 et 1921 respectivement. En outre, tous les chapitres indifféremment s’ajustent aux cadres d’un cours universitaire. Cette double circonstance devait forcément nuire quelquefois à la proportion des parties, à la parfaite concordance des faits ou des opinions. Aussi bien, l’auteur nous a-t-il prévenus, tout au long de ses travaux, qu’il ne nous donnait là que des ébauches, sujettes à un remaniement prochain et complet.

Telle quelle, l’œuvre s’impose à l’attention de la critique par son étendue, son allure vigoureuse, la nouveauté de ses conclusions.

Dans le domaine des faits, une couple de réserves me paraissent nécessaires.

Quelques écrivains nous ont attribué une part de sang indien. Là-dessus M. Groulx s’emporte, dénonce les « calomniateurs, » repousse avec indignation le « sceau d’infamie. » Ce sont de gros mots ; sont-ils justifiés ? M. Groulx dé-