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canadien-français à peu près comme ce vieux crétin de Davis Fletcher. Au fond, ce qui leur répugne, c’est de s’avouer parents des anciens « draveurs » de Bytown et de la Gatineau, et leur diplomatie consiste le plus souvent à envoyer leurs enfants aux écoles anglaises « en attendant qu’il y ait de bonnes écoles françaises. »

M. l’abbé Camille Roy a comme critique littéraire le léger défaut de manquer lui aussi de tout sens critique. On pourrait même, sans injustice, dire qu’il n’a pas de bon sens. Il traitera de Mermet, de Michel Bibaud, de M. Hector Bernier, avec le même sérieux qu’il ferait de Racine, de Voltaire ou de Victor Hugo. Il trouve sérieusement aux romans de M. Bernier une étroite ressemblance avec les chefs-d’œuvre de la littérature française. Il tient sérieusement Marcel Faure pour un début digne d’attention. Sérieux, il l’est à la manière de l’oncle Eyssette, du Petit Chose, qui passait sa vie à colorier des grammaires espagnoles. Dans son Encrier posthume, Jules Fournier a prononcé sur cet arbitre des élégances littéraires un jugement auquel je ne saurais mieux faire que de vous renvoyer, car il est, je crois, définitif. M. Roy ne pouvait décemment adopter envers M. Groulx le ton de M. du Roure ou de M. de Montigny. Il en dit cependant assez pour laisser voir quelles petites perfidies peuvent s’agiter dans l’âme des doux. C’est qu’aussi bien on chercherait vainement un trait de parenté entre l’esprit de ces deux abbés. M.