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Mon cher Pierre,
Boum ! Boum ! Ra ta plan ! rataplan !

papa repart à la guerre. Il t’envoie avant de partir, son portrait le plus récent. Tu reconnaîtras à droite le bon M. Longtin, que tu as connu aux Bermudes et qui t’aime beaucoup, et qui me parle souvent de toi. Il me dit : « Le Pierrot ! j’ai bien hâte de le revoir. » Il dit Pierrot parce qu’il croit que tu n’as pas grandi, et que tu es toujours tout petit. Moi je sais bien que tu es maintenant un petit homme, capable de me remplacer auprès de ta maman si je me faisais tuer : c’est pour cela que je n’ai pas peur de retourner à la guerre. D’ailleurs, je ne vais pas à la guerre pour me faire tuer : j’aime trop ta maman, et mes petits [?] trois beaux ⁁et grands garçons. J’y vais pour débarrasser la terre de quelques Allemands avant que le petit Père Foch ait écrabouillé tous ces [sal ?] cochons-là. Il faut savoir haïr les Allemands, et tous