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te à ses troupes, les rebelles ont dû se réfugier dans la montagne qui sera fouillée demain au point du jour par les constables ; on a demandé l’appui des postes voisins.

— On trouvera certainement les fugitifs, reprit une femme.

— Peut-être pas si facilement, dit un jeune garçon, les montagnards sont de force à faire rouler plus d’un constable dans les précipices, puis il y a tant de recoins dans la montagne.

— Il est vrai qu’on les a pourchassés plus d’une fois sans résultats.

— Il faut qu’ils aient le secret de quelque souterrain impénétrable.

— On ne les saisira qu’à la condition de les surprendre.

— C’est justement ce qu’on veut.

— Alors les constables ne devraient pas être si communicatifs.

— Que voulez-vous, après un verre de whiskey, dit Colette se mêlant au groupe.

— Je ne devrais peut-être pas répéter cela, fit d’un air craintif l’homme qui avait donné la nouvelle, après tout il ne m’a pas demandé le secret.

— C’eût été peine perdue, interrompit une femme.

— Ah ça, vieille pie, voulez-vous faire croire que je ne sais pas retenir ma langue, que je suis un bavard, un indiseret, un…

— Assez, James, assez donc, est-ce que chacun ne vous connaît pas ? répliqua la femme.

— D’ailleurs, dit Colette, d’autres que vous ont entendu ces propos.

— Par saint Patrick ! tous les ont entendus, à preuve qu’il a ajouté qu’une partie de la troupe occuperait le défilé tandis que le reste couperait la retraite par le nord.