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aliments, consistant en pommes de terre, en laitage et parfois en gibiers.

Le jeune homme se laissa tomber sur l’épaisse couche de fougère et s’endormit profondément.

— Il a dû manquer de sommeil la nuit dernière, fit Clary en souriant.

— Et nous n’avons guère mieux dormi, reprit Willy Podgey, c’est une rude épreuve que nous traversons depuis quelques jours.

— Hélas ! soupira Clary, nous l’avons tous subie.

— C’est vrai, mon ami, nous ne devons pas oublier qu’il y en a de bien plus malheureux que nous.

Les montagnards s’étaient dispersés, les uns avaient gagné le cottage de leur famille, ceux qui étaient seuls s’occupaient à préparer leur repas avec autant de calme que s’ils n’eussent pas quitté les bords du lac.

Quelques jours après ces événements, Willy Podgey installait sa famille dans un petit cottage abandonné que Tomy et ses frères avaient soigneusement réparé ; les pauvres gens se sentaient heureux en leurs épreuves de trouver un toit et les moyens de vivre. Leur existence avait toujours été si misérable qu’ils jouissaient d’un bien-être relatif.