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— Oh ! merci, merci, fit Colette, je vais porter cette bonne nouvelle à Willy Podgey. C’est bien entendu, n’est-ce pas ? Jack vous préviendra de l’heure de l’exécution, surtout ne manquez pas, un retard peut tout perdre.

Au moment du départ, Clary s’approcha de Colette et lui glissa ces mots à l’oreille : « Comptez sur moi. »

Quelques minutes après les montagnards avaient disparu, la jeune fille se trouva seule avec la vieille Jane et son fils.

— Puis-je me fier à leur parole ? demanda-t-elle.

— Oui, quand le chef a promis, on peut le croire.

— Et puis nous avons Clary pour nous, ajouta Jack à qui aucun détail de cette scène n’avait échappé.

— Mère Jane, reprit Colette, vous allez donner l’hospitalité jusqu’à demain à Willy Podgey et à ses fils ; ici, ils seront à l’abri de tout danger.

— Hum ! ma fille, notre cabane a été visitée plus d’une fois par les constables, on m’accuse, vous le savez, d’être en bonnes relations avec les gens de la montagne.

— Relations de voisinage, fit Colette en riant. N’importe, je vais installer ici les Podgey, Jack veillera à leur sécurité.

— N’ayez pas peur, dit le jeune garçon, je reconnais le pas des constables à un mille de distance et je suis familier avec les sentiers de la montagne.

— Je compte sur toi, mon ami.

Colette rejoignit les Podgey et les mit au courant de la situation. Elle les conduisit chez la vieille Jane, et après avoir enjoint à Jack de la tenir au courant de tout, elle revint vers son cottage où son absence aurait pu éveiller des inquiétudes.

La jeune fille était remplie d’espoir, Tomy serait sauvé et lui devrait la vie.