de la supplication à un homme vêtu de noir, au visage bourgeonné, à la perruque rousse, à l’air impassible.
Le jeune homme reconnut le personnage.
« C’est le collecteur des dîmes de Sa Révérence, fit-il Un oiseau de mauvais augure ; quand le malheur est prêt à fondre sur une maison, cet être sinistre apparaît Le pasteur anglican a su sans doute que nous serions bientôt expulsés, comme un corbeau il vient disputer sa part de dépouilles. »
Tomy s’empressa de rejoindre sa famille.
— Viens, mon fils, s’écria Willy, supplie avec nous monsieur le collecteur d’obtenir l’indulgence de Sa Révérence.
— Ce serait inutile, mon père, répliqua Tomy d’une voix sourde, à quoi bon nous humilier sans profit.
— Le garçon est fier, dit le collecteur des dîmes quand on a un ton si superbe, on a sans doute de l’argent pour payer. Vous autres catholiques, vous croyez être affranchis des mis dus au ministre du culte établi et à son représentant.
— Pardonnez-lui, mon bon monsieur, reprit Jenny le chagrin le rend sauvage, il est plein de respect pour Sa Révérence et pour vous.
— Cela ne changera rien à la chose, mistress Podgey ; Willy, vous devez deux livres, dix-huit pences à Sa Révérence, pouvez-vous les payer ?
— Non.
— Eh bien ! trouvez bon que j’emporte au moins quelque chose en à-compte ; Tomy, mon garçon, donnez-moi votre poney, nous verrons si Sa Révérence veut s’en contenter pour le moment.
La pauvre famille supplia en vain ; Tomy, sombre, découragé, se laissa enlever la bride sans faire de résistance.
— Qu’importe, murmura-t-il, que ce soit à lui ou au landlord.