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vous, je serais folle ! Non, Tomy, je vous veux du bien je vous dis au contraire : allez dans ce pays nouveau, je suis sûre que vous y trouverez l’aisance et le bonheur.

— Le bonheur, non, Colette, je le laisserai sur cette terre d’Irlande où je vous ai connue.

— Vous êtes bien sentimental aujourd’hui, Tomy non, croyez-moi, à vingt ans, on ne laisse jamais complètement le bonheur derrière soi.

— Colette, tenez-vous beaucoup à épouser William Pody ?

— Que vous importe William Pody ? Parlons d’autre chose. Tomy, vous êtes un excellent garçon, pour lequel j’ai beaucoup d’amitié, mais vous êtes encore plus pauvre que moi, à nous deux nous ferions un triste ménage.

— Vous ne quitteriez pas votre pays, Colette ?

— Je n’ai aucune raison de le quitter.

— Vous n’auriez pas de chagrin de me voir partir ?

— Pas assez pour désirer vous suivre, répartit en riant l’espiègle.

— Vous n’avez pas de cœur.

— Je n’ai pas de cœur parce que je ne veux point abandonner ma famille pour vous suivre à l’étranger ! Ah ! Tomy, reprit la jeune fille sérieusement, quels titres avez-vous pour exiger de moi un pareil sacrifice ?

— C’est vrai, je suis un insensé, vous avez raison de me le rappeler.

On approchait du cottage de Colette, il lui tardait de terminer cette conversation.

— Je vous verrai avant votre départ ? dit-elle.

— Je ne partirai pas.

— Vous auriez tort.

— Que vous importe ?

La jeune fille paraissait indécise, Tomy se méprit sur le sujet de sa préoccupation, il lui dit :

— Colette, on assure qu’en Australie il n’y a qu’à creu-