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III

UN RAYON D’ESPOIR


Tomy, sombre et taciturne, toucha à peine au repas qu’on lui servit. Les événements de la journée, l’amère déception qu’il avait éprouvée et surtout le remords du crime accompli involontairement dans un coupable accès de colère, torturait son âme et ne lui permettaient pas de goûter le repos.

Ses parents ne l’interrogèrent pas, ils pensaient que le chagrin d’avoir manqué la fête à laquelle il tenait tant l’attristait ainsi.

Un bruit de pas retentit au dehors.

— Qu’est-ce donc ? s’écria Jenny.

— À cette heure ! reprit le fermier.

Mu par un vague effroi, Tomy s’élança vers la muraille, saisit le fusil de son père et l’arma. Il lui semblait que son crime était connu et que les constables venaient le prendre pour le conduire en prison.

— Holà ! vous autres, ouvrez donc ! criait-on du dehors.

— Que demandez-vous ?

— Je vous apporte un objet perdu, ricana une voix éraillée.

— Nous n’avons rien perdu, dit la femme.

— Oui-dà, ouvrez pour voir.