adressés à tout ce qu’il y a de plus vénérables, une noble vieillesse couronnée de vertus.
Le solitaire leva tristement vers le ciel ses mains amaigries en murmurant :
— Mon Dieu, pardonnez-leur.
Puis se tournant vers William, il lui dit d’une voix sévère :
— Jeune homme, la main du Seigneur vous frappera dans sa colère ; déjà votre trahison a été châtiée, la fiancée que vous cherchez et dont vous êtes indigne ne vous appartient plus.
William bondit vers lui.
— Où est-elle, qu’est-elle devenue ? dit-il d’une voix égarée.
Le solitaire répondit :
— Colette est aujourd’hui l’épouse de Tomy Podgey ; que Dieu les bénisse et les protège toujours.
William poussa un cri de rage.
— Tout est fini pour moi, s’écria-t-il ; il ne me reste plus que la vengeance, elle sera terrible. Tomy, j’aurai ton sang ; Colette, tu expieras ta trahison.
— Arrêtez, fit le vieillard, courbez la tête devant Dieu et ne poursuivez pas votre œuvre criminelle.
— Renoncer à les châtier, laisser Tomy jouir paisiblement du bonheur qu’il m’a ravi, jamais, jamais ! Je le poursuivrai, je connais le repaire où se cachent ces bandits dont il fait partie ; venez, mes amis, venez, traquons-les sans merci, n’épargnons personne ; le landlord m’a promis la mort de mon rival, je l’aurai. Ah ! ah ! qu’il sera doux le jour de la vengeance !
Le solitaire comprit qu’il n’arrêterait pas ces hommes acharnés, il voulut du moins faire entendre aux montagnards un appel désespéré, il s’éloigna de quelques pas et porta à ses lèvres une trompe suspendue à sa ceinture.
— Ne sonnez pas ou vous êtes mort ! s’écria l’officier.