Page:Arvor - Dent pour dent, scènes irlandaises, 1906.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 192 —

ami ; révéler le nom des coupables est une action louable qui mérite les bénédictions de Dieu et l’approbation des hommes de bien. Soyez sûr que sa Seigneurie saura dignement reconnaître vos services.

— J’ai dit que nous traiterions de puissance à puissance, je dicterai mes conditions.

— Oh ! oh ! jeune homme, vous prenez les choses de haut.

— Veuillez transmettre cette offre à sa Seigneurie, j’attendrai sa réponse.

— Quelles sont vos conditions ?

— Un acte, signé de sa main, déclarant que l’innocence de Colette Cuckly a été clairement démontrée et que ni elle, ni aucun membre de sa famille, ne seront inquiétés à l’avenir pour les faits accomplis avant ce jour. Moyennant cela, je livrerai le nom des coupables et le lieu de leur retraite que la police ignore et dont j’ai surpris le secret. Colette est parmi eux, il sera fait toutes les recherches nécessaires pour la retrouver et elle me sera remise.

— Accordé ! fit le magistrat heureux d’obtenir le fameux secret à si peu de frais.

— Il me faut l’acte écrit et signé de la main de sa Seigneurie et je veux lui parler moi-même, c’est à elle seule que je révélerai mon secret.

Sir Welson se frottait le menton d’un air perplexe ; il eût bien voulu posséder personnellement le secret de William et s’en faire un mérite près du landlord, mais le jeune homme demeura inflexible.

— Je me tiens aux ordres de sa Seigneurie, dit-il, dès qu’elle daignera m’entendre ; je désire que ce soit le plus tôt possible.

Le magistrat, désappointé, promit d’en parler au landlord aussitôt son retour et de prévenir le jeune homme de la décision de sa Seigneurie.

William, en quittant sir Welson, se rendit chez les