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nous la connaissons ; il parla des intrigues de Tomy Podgey et affirma que, depuis les incidents de l’évasion du jeune homme, elle n’avait plus communiqué avec les montagnards.

Quant à admettre sa complicité dans l’odieux assassinat du landlord, ajouta-t-il, c’est une infâme calomnie, je me charge île confondre celui qui a osé la commettre.

— C’est un constable, reprit le Révérend.

— Peu importe, cet homme a parlé sans conviction, dans le seul but de faire du zèle, de se montrer plus perspicace que ses camarades.

— Attention à vos paroles, jeune homme, ayez plus de respect pour la justice que je dirige.

— Votre Révérence, je n’attaque pas la justice. Dieu m’en garde, je parle d’un agent subalterne.

— Vous semblez croire que cet homme trouverait un avantage près de nous à fausser la vérité.

— Non, mais dans son ignorance, il l’a cru. Que votre Révérence me permette de lui demander sur quelle preuve il a appuyé son dire.

— Vous n’avez pas le droit d’interroger un juge ; il vous suffira de savoir que je possède des témoignages sérieux.

— Moi, j’affirme que Colette n’a pas quitté son cottage le jour de l’assassinat de lord Sulton.

— En êtes-vous sûr ?

— Oui, je puis le prouver.

— On l’a vue cependant sur la route où s’est accompli le crime.

— Votre Révérence a été induite en erreur par un faux rapport. Je le répète, des personnes malveillantes ont cherché à nuire à ma fiancée ; les seuls coupables sont les contrebandiers de la montagne, ce sont eux que la police doit poursuivre, au lieu de concentrer ses rigueurs sur une jeune fille innocente.