et s’avança seul vers le cottage des Buckly qui se trouvait à l’extérieur du village. Enveloppé de son manteau, Clary se glissa dans l’ombre, s’abritant derrière les buissons. Près de la chaumière, il s’arrêta, et réfléchit sur le meilleur parti à prendre : il n’osait entrer, ne sachant s’il trouverait la jeune fille seule ; peut-être sortirait-elle, alors il lui parlerait. En effet, Colette ne tarda pas à paraître, Clary s’avança vers elle.
— Vous ici ! dit la jeune fille. Ne savez-vous pas que toute la police est sur pied et vous cherche depuis le crime affreux de l’autre jour ?
— Je le sais, Colette, mais vous aussi vous êtes menacée et je viens vous sauver.
— Moi ! Qu’ai-je fait ?
— Rien certainement ; vos relations avec nous vous ont depuis longtemps rendue suspecte, on vous accuse de complicité dans l’assassinat du landlord.
— C’est impossible !
— L’ordre de vous arrêter a été signé aujourd’hui ; dans quelques heures peut-être, les constables seront ici.
— Oh ! mon Dieu ! gémit la jeune fille.
— Colette, il n’y a pas de temps à perdre. Avez-vous confiance en moi ?
— Oui, Clary.
— Eh bien, suivez-moi dans la montagne, le seul refuge qui vous reste désormais ; la famille Podgey vous recevra.
— Non, je n’irai pas, ce serait quitter pour toujours mes parents. Que peut-on me reprocher ? Il me sera bien facile de me justifier.
— Vous vous trompez, Colette, en ce moment les juges sont fort excités, ils veulent à tout prix déployer leur zèle et faire un exemple, vos protestations seront vaines, vous serez condamnée.
— Que faire, mon Dieu ? disait la jeune fille en pieurant.