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claire ; conséquemment j’avais conçu des doutes qui se confirment aujourd’hui.

— Explique-toi.

— Il est patent, mon brigadier, que les bandits sont informés des agissements de la police ; ils communiquent avec les débitants et leur vendent du whiskey de contrebande. Conséquemment ils violent la loi.

— C’est l’affaire de la douane, Wilson, rentre dans la question.

— J’y reviens, mon brigadier, cette question subsidiaire a un point de rattachement à notre affaire ; on pourrait voir dans ces relations des proscrits le lien que nous cherchons.

— Camarade, sois donc précis ; de qui m’as-tu parlé ce jour-là ?

— Il y avait d’abord, mon brigadier, la cabane de la vieille Jane qui était fréquentée par les bandits.

— Elle n’existe plus, ni sa propriétaire ; une entêtée qui s’est laissée mourir de froid sur la glace plutôt que de céder de bonne volonté, murmura le brigadier à qui ce souvenir était désagréable.

— Son fils est par là et continue subséquemment son métier d’espion ; depuis le jour de l’événement on ne l’a plus revu au village.

— Si vous saisissez ce lapin-là, ne le laissez pas échapper.

— J’ai l’œil sur lui et si on a la chance de le prendre, ce sera du côté de la chaumière de Colette Buckly.

— Est-ce que décidément la belle Colette aurait des intelligences dans la montagne ?

— Oui, elle en a, c’est certain, si nous en avions autant qu’elle, nous débrouillerions mieux cette trame obscure.

— Son père est-il aussi complice ?

— Non, c’est un brave homme, il ignore que sa fille est de connivence avec les ennemis de sa seigneurie.