Page:Arvor - Dent pour dent, scènes irlandaises, 1906.djvu/172

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 170 —


XVI

LA FUGITIVE


La stupéfaction fut grande, le lendemain, lorsqu’on apprit l’assassinat du landlord. Sa Seigneurie ne laissait aucun regret dans le pays, mais les habitants savaient que ce crime serait châtié par le gouvernement et qu’il en résulterait pour eux un redoublement de mauvais vouloir de la part du nouveau propriétaire.

Avec les prompts secours arrivés du village, on avait pu arrêter l’incendie ; une aile du château seulement avait été détruite. Il y avait un lien évident entre ce crime et le meurtre du landlord.

Le fils aîné de lord Sulton, lieutenant dans la garde royale, jura sur le cadavre de son père de le venger et de purger la montagne des aventuriers qui l’habitaient.

Quand la triste cérémonie fut terminée, il fit venir le second juge de paix et le brigadier de la constabulary, et leur dit :

— Je suis obligé de retourner à Londres afin de régler quelques affaires ; en attendant mon retour prochain, vous allez ouvrir une enquête sérieuse ; ne vous pressez pas, je veux des informations certaines. Les coupables sont les brigands de la montagne, mais ils doivent avoir des complices dans le pays, c’est là ce qu’il est important d’établir ; si vous mettez la main sur quelques-uns, leurs aveux aideront à découvrir les autres. Soyez prudents, ne faites pas d’arrestation dou-