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jetterait, dans sa colère, sur celui qu’il considère comme un ennemi séculaire.

Aveugle celui qui ne voit pas l’effet moralisateur de cette religion sublime, la seule qui parle à l’homme de vraie fraternité, d’union et d’amour réciproques, la seule qui impose le pardon des injures, qui enseigne à rendre le bien pour le mal, qui proscrit le vice et commande la vertu.

Les peuples catholiques ont prouvé en tout temps la vitalité qu’ils puisent dans leur foi. La Pologne et l’Irlande sont là pour l’affirmer. « Coupez un Irlandais en quatre, disait un pamphlétaire anglais au temps de Cromwell, et vous aurez quatre Irlandais vivants et entiers. » Oui, la persécution développe les forces d’un peuple au lieu de les diminuer ; aux premiers siècles chrétiens, les racines de l’Église n’ont-elles pas germé dans le sang des martyrs ?

Les drames semblables à celui que nous venons de dépeindre se sont reproduits plus d’une fois, de nos jours, dans la malheureuse Irlande ; bien que tenant compte de l’égarement des coupables, nous devons flétrir énergiquement un pareil crime au nom de la religion et de l’humanité.