terre semblaient jaillir des flammes ; c’était l’abîme sans doute qui s’entr’ouvrait pour recevoir la malheureuse victime.
Gaspard considérait ce spectacle avec une joie féroce, ses yeux avaient un éclat sinistre, il ressemblait à un prince des démons.
— Vois, lord Sulton, dit-il, cette brillante illumination ; c’est ton château qui brûle, le feu anéantira le repaire d’un monstre. À toi, maintenant.
— Grâce ! fit l’infortuné.
— Misérable, tu n’as pas le courage de mourir.
L’Anglais, revenu à lui, se redressa. Il n’était pas lâche, il avait servi dans l’armée et versé son sang sur plus d’un champ de bataille ; mais autre chose est de périr glorieusement pour une noble cause ou de tomber sous le poignard d’un assassin.
— C’est vous qui êtes des lâches, fit-il, que mon sang retombe…
Il n’acheva pas, quatre poignards s’abaissèrent sur lui ; il jeta un cri et s’affaissa sur le sol.
— Malheur à nous ! s’écria Clary en voilant son visage de ses mains.
— Quel beau spectacle ! dit Gaspard se tournant vers la demeure seigneuriale que les flammes dévoraient.
— Chef, dit un des bandits, et le domestique, qu’en ferons-nous ?
— Laissez-le là.
— S’il allait nous dénoncer ?
— Tu as raison, un homme mort ne parle plus.
Il plongea son poignard dans le cœur de l’infortuné.
— Tout est fini, partons maintenant.
Gaspard s’assura que lord Sulton ne respirait plus.
Il le heurta du pied en disant :
— Voilà notre ennemi renversé dans la poussière comme un vil paddy, que les corbeaux se disputent sa