Page:Arvor - Dent pour dent, scènes irlandaises, 1906.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 122 —

y aura bonne récompense. Par ce temps, nous saisirons les renards dans leur tanière.

— À moins qu’ils n’aient été prévenus.

— C’est impossible, l’expédition a été tenue secrète. Est-ce que par hasard l’un de vous aurait parlé ?

Tous protestèrent de leur discrétion. Patrick, le bavard de la veille, fut un des plus ardents à affirmer son silence.

— Patrick, reprit le brigadier, tu es un peu ivrogne, soit dit sans te fâcher, et quand tu as bu, tu causes volontiers.

— Je ne mérite pas ce reproche, répliqua celui-ci ; j’ai été muet comme un poisson, je défie qu’on puisse prouver le contraire.

— Au surplus, reprit Macly, qui aurait pu les avertir ?

— Leurs espions, dit un des hommes.

— Voilà les premiers sur qui il eût fallu mettre la main.

— C’est ce que j’ai eu l’honneur de dire à mes supérieurs, reprit un constable.

— Avez-vous des soupçons sur quelqu’un ?

— Il y a d’abord la cabane de la vieille Jane Mully, qui est souvent fréquentée par les bandits. Jack est toujours flânant par là.

— Vous pensez qu’ils reçoivent des secours pour leur bons offices aux contrebandiers ?

— J’en suis convaincu.

— Nous leur ferons une visite, j’ai des ordres qui les concernent. Est-ce tout ?

— Il y a aussi, mon brigadier… je ne voudrais pas porter un jugement incertain, pourtant, j’ai idée qu’il y a à Grenish une autre personne qui a ses raisons pour s’intéresser aux rebelles.

— Qui donc, mon brave ?

— Colette Buckly.