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était substitué au vizir Barnek et à Abou Nawas ; il en était ainsi de tous les personnages des Mille et une Nuits.

Le conteur se posait en historien, on l’écoutait avec une bonne foi absolue. Tout cela était si naïf et si dénué d’artifice qu’il m’a été impossible de pouvoir apprendre de l’individu lui-même d’où il avait tiré ce conte et comment il l’avait appris.

Ainsi, M. G. Maspero entend sur les bords du Nil un fellah répéter un conte qui lui paraît être une réminiscence d’un des contes pharaoniques qu’il a traduits. Il note le conte du marinier, puis, à force de volonté et de patience, il remonte à sa source. Un enfant, qui avait lu le conte dans la traduction de Maspero, l’avait narré chez lui et, de bouche en bouche, ce même conte, avec des variantes, était revenu à Maspero par un marinier des bords du Nil.

D’ailleurs, je n’ai, quant à moi, jamais entendu un conte populaire rappelant de près ou de loin l’antique Égypte, à moins que ce ne fût une réminiscence des légendes de ces temps reculés de la Haute-Égypte, où les