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AVIS DE L’ÉDITEUR.


Dans la plupart des exploitations rurales, la laiterie est encore loin de donner tout le produit dont elle est susceptible, et cela faute des connaissances nécessaires pour la bien conduire. Le peu de bénéfices qu’elle procure empêche même d’augmenter le nombre des vaches, et prive le cultivateur qui n’élève pas d’autres animaux d’un surcroît de fumier qui serait si utile pour obtenir de plus abondantes récoltes. Cet inconvénient, auquel on ne réfléchit pas assez, est une des causes de la permanence du système des jachères, si préjudiciable encore dans tant de localités de la France.

En effet, si la laiterie rapportait plus que le lait, le beurre et le fromage nécessaires dans l’exploitation, si la vente des produits qu’elle donne pouvait se faire au loin dans les villes, et par ce moyen fournir de l’argent net, le cultivateur ne craindrait plus de faire des avances pour augmenter son bétail, pour le mieux nourrir surtout ; il ne tarderait pas à se convaincre de ce que les bons cultivateurs savent déjà, que dans tous les animaux, dans les vaches surtout, les produits sont en raison du surcroît bien réglé de nourriture que l’animal reçoit pour s’entretenir en santé, et qu’après la ration suffi-