Page:Art de faire le beurre et les meilleurs fromages, 1833.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(174)

Ces habitations ou markaireries sont composées d’un logement pour les markaires, d’une laiterie et d’une écurie pour les vaches ; le plus souvent la laiterie n’est pas distinguée du logement des markaires ; mais il y a toujours à part une petite galerie destinée à placer sur des tablettes de sapin fort larges les fromages que l’on sale.

Le corps de ces constructions est fait de madriers de sapin placés horizontalement les uns sur les autres et maintenus par de gros piquets. L’intervalle des madriers est rempli de mousse et d’argile, ou scellé de planches ; toute cette cage, qui n’a pas plus de sept pieds d’élévation, est surmontée par une charpente fort légère en comble, couverte de planches.

L’écurie est le plus souvent un bâtiment séparé de l’habitation des markaires ; on a soin de la placer au dessous d’une petite source, telle qu’il s’en trouve fréquemment sur ces montagnes élevées. L’eau, conservée d’abord dans un réservoir qui domine ces habitations, est conduite par des tuyaux de sapin mis bout à bout dans le logement des markaires et surtout dans l’écurie. La construction de l’intérieur de l’écurie paraît avoir été arrangée dans une intention bien décidée de tirer parti de cette eau. Le sol de l’écurie est garni des deux côtés de deux espèces d’estrades faites de planches de sapin, et élevées d’un pied au dessus du canal, qui les sépare et qui occupe le milieu de l’écurie. Chacune de ces estrades n’a que la largeur nécessaire pour que les vaches puissent s’y reposer ou s’y tenir debout en rang. De cette manière, les planches ne sont que très peu salies par la fiente des vaches, et seulement à l’extrémité qui avoisine le canal. La fiente tombe presque directement, pour la plus grande partie, dans ce canal : les markaires ont grand soin, le matin et sur les deux heures, lorsqu’ils ont lâché les vaches, de nettoyer les planches ; ensuite ils font couler l’eau, qui traverse le canal et entraîne au dehors tout le fumier qui