Page:Arrhenius - Recherches sur la conductibilité galvanique des électrolytes.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
16
ARRHENIUS, LA CONDUCTIBILITÉ GALVANIQUE DES ÉLECTROLYTES. I.

rer des courants très faibles[1], (ou ce qui revient au même, de fort grandes résistances). Certainement, on peut se figurer que, par l’emploi de machines d’induction, les résistances même de très grandes puissent se mesurer, mais en ce cas, le dynamomètre court constamment le risque d’être gâté, si, par un contact ou une imprudence quelconque, tout le courant viendrait à passer par lui avant d’avoir traversé les grandes résistances. Cela a été constaté à l’ouvrage récent de M. Lenz[2], où il fait observer que » des résistances aussi grandes que 10,000 unités de Siemens, ne peuvent pas être mesurées avec de l’exactitude par la méthode de M. Kohlrausch ». Pour mesurer la résistance spécifique des liquides qui en ont de grande, il lui fallut placer de fort grands électrodes à peu de distance les unes des autres ; mais en ce cas, le moindre déplacement cause de grosses erreurs, ce qui parfois est impossible à éviter. Par la méthode, décrite ici, on parvient à mesurer, avec une exactitude suffisante, des résistances de 100,000 ohms sans employer plus de deux couples de Daniell comme générateurs du courant. Si on désire mesurer des résistances encore plus grandes avec la même exactitude, on n’a qu’a augmenter la force électromotrice[3] de la source d’électricité en proportion avec la résistance, lorsque évidemment les déviations du galvanomètre conserveront leur grandeur et leur sensibilité. La polarisation qui nait sur les électrodes par suite des courants alternatifs, se maintient évidemment inaltérable (voir § 3) en ce cas, et, comme elle est la cause d’erreurs essentielle, la méthode causera, dans tous les deux cas, à peu près la même erreur probable (un pour cent) de la valeur de la résistance. Par le précédent est prouvé que, sans de grande changements, la méthode peut servir à mesurer des résistances de liquide d’une grandeur quelconque, ce qui est un avantage important sur les méthodes anciennes, surtout comme les autres solutions ont une résistance, de beaucoup plus grande que les solutions en eau. De sorte, que cette méthode est fort convenable pour mesurer les grandes résistances. Veut-on examiner des liquides

  1. Voir Kohlrausch et Nippoldt. Pogg. Ann. 138, p. 370 (1869).
  2. Lenz, Ueber das galvanische Leitungsvermögen alcoholischer Lösungen. Mém. de l’Acad. Imp. des Sciences de St. Pétersbourg VIII:e Série, Tome 30, N:o 9 (1882). Les citations se retrouvent p. 15, 19, 20 et 29.
  3. À quoi quelques couples de Daniell suffisent.