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LE DESTIN DES ÉTOILES

était ainsi dans bien des parties du globe, presque partout même, sauf en Australie. On le reconnaît clairement aux niveaux qu’atteignaient les lacs à cette époque, et à leur étendue conséquemment beaucoup plus grande dans les temps d’autrefois. Nous avons déjà fait allusion plus haut à cette circonstance en parlant des lacs du Tibet et de l’Asie Centrale. Mais l’existence de cette période humide a été plus marquée encore en Afrique et en Amérique. Le Grand Lac salé a occupé jadis un espace plusieurs fois plus étendu qu’aujourd’hui. Les terrasses si pittoresques de ses environs en sont la preuve évidente (voy. fig. 11). Des recherches dues à Passarge, il résulte que cette période a été fortement accusée particulièrement en Afrique. Le bassin du Congo a été rempli par une vaste étendue d’eau, le lac Tsad a eu une surface infiniment supérieure à celle d’aujourd’hui, et de puissantes rivières ont coulé dans ce qui est aujourd’hui le Sahara.

On admet souvent que l’Afrique a eu un climat beaucoup plus humide qu’aujourd’hui, même dans les temps historiques. Leo Berg, un géographe de Russie, s’oppose cependant fortement à cette théorie. Il fait remarquer que les auteurs anciens, Diodore, Polybe et Pausanias ont laissé des descriptions des rivières de la côte septentrionale de l’Afrique qui pourraient presque s’appliquer aux conditions actuelles. On affirme que jadis, vers l’an 500 avant Jésus-Christ, les bords du Chott-el-Djerid, en Tunisie, — le Lacus Tritonis d’autrefois — se trouvaient à un niveau beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui. Et

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