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LA VAPEUR D’EAU ET LES CLIMATS

sels contenus dans l’eau se déposèrent successivement, le gypse d’abord, le sel marin ensuite, puis enfin les sels plus solubles de potasse et de magnésie, des masses d’eau de mer continuaient d’entrer dans la baie, venant de la mer. En même temps le fond du golfe semble avoir reculé lentement en s’approfondissant, créant ainsi des vides pour de nouvelles masses soumises à l’évaporation. Il y a des endroits où l’on a reconnu de ces masses de sel dont l’épaisseur est de plus de mille mètres ! Cela nous donne une idée de l’immensité des masses d’eau évaporée, et du laps énorme de temps qu’il a fallu pour créer ces dépôts. Ils auraient sans doute été emportés de nouveau de leur emplacement s’ils n’avaient pas, en dernier lieu, été recouverts d’une couche de limon, presque impénétrable à l’eau. Toutefois on peut remarquer que les sels les plus solubles, tels ceux de magnésie, ont été enlevés déjà en grande partie.

Depuis les temps historiques, d’une durée relativement si minime, le globe n’a pas ressenti les extrêmes de sécheresse ou d’humidité. Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir nous rendre compte quelle est maintenant la tendance vers le changement de nos climats. Or Huntington a appelé l’attention d’une façon très vive sur le fait que selon lui, notre globe passe en ce moment par une période de rapide dessiccation.

Si l’on fait appel au témoignage de la géologie, il semble hors de doute qu’une période humide prédominait pendant ce que nous appelons les périodes glaciaires du nord de l’Europe. Et il en

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