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LA VAPEUR D’EAU ET LES CLIMATS
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dunes de sable. Les vents, qui amènent les sables, remplissent rapidement ces petits étangs, de sorte qu’eux aussi semblent se déplacer dans le sens des vents régnants. Topographiquement, ils sont allongés, parallèlement l’un à l’autre, et perpendiculairement à la rivière Tarim.

La carte que nous empruntons à l’ouvrage de Sven Hedin (fig. 10, p. 49) montre bien ces bayirs allongés l’un à côté de l’autre presque avec la régularité d’un dessin de tapisserie. Ce cloisonnement du paysage est le résultat de la formation des dunes. Les principales d’entre elles, qui ont des parois escarpées du côté Ouest, suivent en général la direction N. N. E.S. S. W., qui est à angle droit avec les vents régnants. De plus petites dunes sont formées par les vents moins fréquents mais dont la direction diffère, et ces dunes secondaires sont presque perpendiculaires aux principales. L’ensemble de ces formes rappelle ce que nous appelons le ciel moutonné, qui n’est qu’une formation de nuages due à des vents venant de deux directions perpendiculaires entre elles dans les hautes régions de l’atmosphère. Les petits amas de nuages correspondent aux petites crêtes des vagues, aux « moutons » d’une mer agitée. Le plan des « Bayirs » fait penser à un damier qui aurait des cases irrégulières et un peu allongées.

Reprenons notre étude de la plus grande des deux régions très particulières dont nous venons de parler, du grand Kevir de la Perse. Ce lac de boue, dont la surface est asséchée, a une longueur de 500 kilomètres, et sa largeur est de

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