Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA VAPEUR D’EAU ET LES CLIMATS

côtes ou par des îles. De là, la température si extraordinairement uniforme, et l’extension d’un climat marin sur toute la surface du globe. Aujourd’hui une distribution de chaleur très analogue se produit encore à une hauteur d’environ 10 000 mètres, dans ce qu’on est convenu d’appeler la « Stratosphère », seulement la température y est extrêmement basse, environ 60 degrés au-dessous de zéro. La vapeur, dans ces conditions, est à peine sensible, et ne peut donner lieu à aucune forme de nuages. La quantité de chaleur qui existe dans ces régions élevées de l’atmosphère est trop insignifiante pour réagir sur les masses d’air inférieures, dont par conséquent, la température est à peu près exclusivement réglée par la surface ensoleillée de la terre. Seuls les courants océaniens égalisent un peu les conditions, comme par exemple dans les régions situées au sud de 30 degrés de latitude S, qui ne contiennent guère que des océans. Il a existé, bien entendu, pendant la période carbonifère, une certaine différence de température entre le pôle et l’équateur, mais elle semble avoir été faible, peut-être seulement de 10 degrés. Il semble encore que la formation des couches de houille se soit limitée principalement aux régions où le climat était d’une grande uniformité pendant toute l’année.

Le climat désertique et sec, qui est l’extrême opposé de celui que nous venons de décrire, est beaucoup plus fréquent à l’époque où nous vivons. Il est bien connu dans presque toutes les contrées du globe sauf en Europe, où nous ne pouvons pas dire qu’il existe un désert, mais seulement des steppes,

▶ 55 ◀