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LA VAPEUR D’EAU ET LES CLIMATS

en 1914, a découvert et a donné la description de certaines tourbières de l’île de Ceylan, où la température moyenne de l’année est de 26 degrés, on doit revenir plutôt à l’opinion plus ancienne, qui consistait à admettre que les formes végétales de l’époque carbonifère fournissent la preuve d’un climat très chaud.

Si l’on en juge par l’apparence des plantes fossiles, on est conduit à penser que la température a dû être bien près de l’uniformité sur le globe entier.

Carthaus fait observer que l’air n’était agité que par des vents faibles, attendu que les arbres de cette époque, de dimensions énormes, mais dont le système des racines était bien frêle, n’auraient pas pu résister à un vent d’une certaine violence. Le ciel devait être caché par un rideau continu de nuages épais, qui ne laissait filtrer jusqu’au sol qu’une faible lumière. L’air sans mouvement était presque saturé d’humidité. La puissante richesse de la végétation, qui dépassait tout ce qui existe aujourd’hui, est l’indice d’une proportion très élevée d’acide carbonique dans l’air atmosphérique. Ce fait, joint à celui de l’humidité extrême, et à celui de l’existence des nuages denses, fit que la radiation solaire était presque entièrement absorbée par les couches supérieures de l’air, où il devait en résulter une forte circulation atmosphérique. Il devait y avoir par conséquent une répartition très égale de la chaleur entre les pôles et l’équateur, tandis que sous la couche nuageuse une température très égale régnait jour et nuit, été

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