Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’ÉNIGME DE LA VOIE LACTÉE

tème galactique, et dont le diamètre n’est pas inférieur à 300 000 années-lumière.

5o Le système des nébuleuses spirales, encore trop peu connu pour être défini, mais parmi lesquelles il s’en trouvera peut-être qui à elles seules sont aussi grandes que notre système des amas dispersés. Leurs distances de nous seraient en tous cas de l’ordre de 600 000 années-lumière et davantage.

Comme une monstrueuse pieuvre, la Voie lactée semble nager dans la mer sans rivage de l’éther. Ses dimensions sont autant de fois grandes par rapport à notre globe que celui-ci par rapport à un atome. C’est ce fait qui a conduit l’Irlandais Fournier d’Albe, un physicien de génie, à considérer les globes célestes comme des atomes, à l’aide desquels des systèmes de l’ordre de la Voie lactée se sont construits, de la même manière que la terre et d’autres corps célestes se sont construits à l’aide de molécules invisibles à nos yeux, insaisissables à nos sens, et dont cependant nous connaissons les dimensions avec un étonnant degré de précision.

Fournier d’Albe va plus loin encore. Dans un envol poétique il n’hésite pas à doter la Voie lactée d’une vie réelle. On ne peut pas refuser à son évolution une certaine similitude avec les procédés de la vie organique. La grande nébuleuse doit son existence à la confusion de deux entités, deux nébulosités qui se sont rencontrées dans leur course à travers l’immensité de l’espace. Le nouveau-né a flotté là, allongeant ses tentacules sur les flots frigides de l’éther, et gagnant

▶ 47 ◀