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L’ÉNIGME DE LA VOIE LACTÉE

duction de chaleur. Puis de petites étoiles se trouvent formées et enfin des groupes de ces étoiles, tandis que les espaces qui les séparent apparaissent comme vidées de toute matière comme les flots de petit lait entre les petites masses de caillé. À ce moment les petits corps stellaires sont encore entourés de beaucoup de poussières, ainsi que de gaz que la condensation continue tend cependant à raréfier de plus en plus. Même les étoiles des Pléiades, très grandes, et qui sont des étoiles à hélium, se montrent sur les photographies comme entourées de grandes plaques ou masses de nuées poussiéreuses. Elles sont cependant dès maintenant si faibles, si atténuées qu’elles ne peuvent plus offrir de résistance au mouvement de la progression des puissantes étoiles. Il se peut encore que la condensation soit grandement accrue par une invasion de nébuleuses gazeuses, telles que celle du Cocon. Finalement tous les gaz de la nouvelle étoile sont condensés, c’est-à-dire que son enveloppe de vapeurs ténues et de poussières se contracte pour devenir une matière trop faible pour être encore visible, sinon à proximité immédiate. De petits corps captés par le frottement dans le voisinage de l’enveloppe primitive circulent comme des planètes autour du nouveau soleil, en balayant les dernières traces de particules libres. Cette condensation laisse un « trou » dans la nébulosité transformée en étoiles et en satellites, qui sortent du brouillard et se répandent dans le ciel.

La Voie lactée semble être dans un état assez avancé de cette évolution.

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