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LE DESTIN DES ÉTOILES

les étoiles de la Voie lactée se sont dégagées du chaos nébuleux de temps infiniment lointains. Nous ne pouvons guère nous empêcher, en observant la Galaxie, de constater certaine ressemblance avec les grumeaux qui se forment dans le lait aigrissant. M. Duclaux, le savant français, dit dans sa microbiologie : « Dans le lait qui commence à aigrir, mais qui est encore parfaitement liquide, le microscope nous révèle un précipité de particules très fines. On les voit tout d’abord avec grande difficulté, et on ne les découvre qu’en déplaçant légèrement le plan visuel. Plus tard elles forment des grains distincts, que caractérisent des mouvements Browniens, comme de minimes parcelles d’argile… Plus tard, le phénomène se montre comme une agglomération moléculaire. Les petites parcelles ont la même tendance que celle de l’argile fine à se grouper et à se précipiter. »

Les premiers points de condensation dans les nuages nébuleux sont sans doute les poussières cosmiques qui viennent du dehors ; peut-être aussi des noyaux plus importants, tels que dès météorites ou des comètes. À la très basse température qui règne, les gaz environnants doivent se condenser à l’état fluide sur les parcelles de poussière, et par l’effet de cette humidité enveloppante elles se soudent et acquièrent des dimensions telles que les forces de gravitation dépassent les forces répulsives de la radiation. La gravité, jointe à l’effet des vapeurs ralentissantes, continue à agglomérer ces agrégats, et ce processus de groupement s’accompagne d’une pro-

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