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L’ÉNIGME DE LA VOIE LACTÉE

contres et chocs des molécules qui se produisent dans toute masse gazeuse, même aussi diluée qu’est certainement celle des nébuleuses. Il semblerait que ces molécules s’entrechoquent en annulant leurs mouvements réciproques, de façon que les diverses portions de la masse gazeuse arrivent à un repos réciproque relatif. C’est ainsi que les brouillards des environs de la Voie lactée forment un tout continu.

Il en est autrement pour les corps stellaires plus condensés, tels que les étoiles proprement dites. Elles peuvent former des nuées extrêmement denses pendant des milliards d’années sans arriver à se rencontrer. Mais elles rencontreraient plus facilement de grosses masses nébuleuses, dans lesquelles elles pénétreraient et où elles subiraient des retards de mouvement. Nous parlons maintenant d’étoiles qui se meuvent en dehors des nuages de vapeurs. Elles sont sans restriction aucune dans leurs mouvements, et plus elles ont de durée, d’existence, sans avoir eu de collision avec aucune masse nébuleuse, plus elles ont subi l’influence de la gravité depuis le moment où elles se sont transformées d’accumulations gazeuses en matière condensée, plus leur vitesse est devenue grande. Cette vitesse ne peut, naturellement, dépasser une certaine limite, qui, pour nos régions de l’univers semble être celle de 18 kilomètres par seconde. Les mesures qui ont été exécutées par M. Campbell font voir que les étoiles les plus « jeunes » de la Voie lactée ont leur vitesse la plus grande dans le plan même de la Voie. (Les étoiles rouges seules feraient

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