Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE DESTIN DES ÉTOILES

Si donc nous disons qu’en général les nébuleuses irrégulières faisant partie de la Voie lactée n’ont point de mouvements propres, cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas par-ci par-là, des exceptions notables à la règle, tout au moins à l’intérieur de ces corps, mouvements qui semblent indiquer des transformations conduisant à la concentration de la matière vers quelque centre.

Laissons de côté, pour un instant, les nébuleuses planétaires. Il semble que, pour le reste, la matière primitive des étoiles se tienne immobile dans l’espace ; que ces étoiles une fois formées, ont des vitesses augmentant progressivement avec leur âge, et qui semblent avoir une limite d’environ 18 kilomètres par seconde, ce qui est à peu près mille fois la vitesse d’un train ordinaire de chemin de fer. Notre Soleil en particulier se meut à la vitesse de 20 kilomètres par seconde, vers un point situé dans la constellation d’Hercule, ayant pour déclinaison nord, environ 30 degrés.

Que savons-nous, et que dire de la force qui doit être la cause de ce mouvement ? Pour autant que nous sachions il n’en existe point d’autre que la gravité. Il semblerait presque que les corps gazeux, dans leur état primordial, immobiles et nébuleux, ne soient pas soumis à cette force. Il serait fort hasardeux cependant, de faire une hypothèse semblable, attendu que les gaz ont leur poids, et que les couches même les plus ténues, les plus raréfiées de l’atmosphère terrestre exercent une pression barométrique, par suite de leur attraction par la masse du globe. L’immobilité des nébuleuses provient plutôt des continuelles ren-

▶ 14 ◀