Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’ÉNIGME DE LA VOIE LACTÉE

La grande nébuleuse d’Orion, la plus grande d’entre les nébuleuses irrégulières, a été, ces temps derniers, le sujet de fort intéressantes observations. Trois astronomes de Marseille, MM. Bourget, Fabry et Buisson ont reconnu que cette nébuleuse, dans le voisinage du « trapèze » bien connu, avait des parties très rapprochées l’une de l’autre, dont les vitesses sont fort différentes. Ces différences peuvent aller jusqu’à 10 kilomètres par seconde. La partie sud-est s’approche de nous ; la partie nord-est s’éloigne. Il semble donc probable qu’un violent mouvement rotatoire ou tourbillonnaire agite cette région. M. Prost, l’astronome bien connu de Chicago, a vérifié ce fait, en employant une méthode de recherche entièrement différente de celle de ses devanciers. Les différences de vitesse qu’il a déduites de ses observations atteignent 11 kilomètres à la seconde, entre deux points situés à moins de deux secondes d’arc du trapèze.

Des observations récentes de M. Van Maanen ont confirmé ces faits. (Proc. Nat. Acad. of Sciences. Juillet, 1919) Les astronomes français ont indiqué comme mouvement de la nébuleuse voisine du trapèze une rotation autour d’un axe dirigé du N.-W. au S.-E. Les étoiles comprises dans la nébuleuse doivent donc avoir un mouvement prépondérant dans la direction S.-W.–N.-E. puisque la partie S.-W. se rapproche de nous. C’est ce que M. Van Maanen a confirmé. Les étoiles situées du côté opposé de la nébuleuse, qui doivent avoir une vitesse opposée, sont malheureusement pour la plupart oblitérées par elle.

▶ 13 ◀