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LE DESTIN DES ÉTOILES

doute, car elle était créée et enseignée par la caste infaillible des prêtres. Chez les Babyloniens, la religion et la science se confondirent entièrement. L’art lui-même était entièrement asservi à ces mêmes intérêts. Il est encore des personnes qui se laissent parfois tenter d’éprouver un regret de la disparition d’un semblable état de naïve confiance. Félicitons-nous au contraire de ce qu’il a disparu sans retour !

La science orientale s’étendit, avec le temps, jusqu’en Grèce, et là elle se fondit dans la philosophie Platonicienne et Aristotélienne. Sous cette forme l’héritage des Babyloniens exerça ses effets sur la pensée de l’humanité jusqu’à une époque récente qui ne remonte pas à plus de deux cents ans. Parmi les plus importantes branches de cette pseudo-science, il faut citer l’astrologie et l’alchimie. Tycho Brahe se donna pour but de sa vie de fortifier l’astrologie en lui fournissant des éléments nouveaux. Kepler, dit-on, ne croyait pas à l’astrologie, et cependant il rédigea de ses mains des horoscopes non seulement de personnes haut placées, de princes, pour augmenter ses ressources personnelles, mais encore de sa famille. Peut-être des restes d’une ancienne superstition le dominaient-elles encore, et il semble qu’il dût se dire que si cela ne fait aucun bien, il n’en résulte non plus aucun mal !

L’alchimie était de même cultivée par de fervents adeptes, mais plus souvent encore par des imposteurs, qui ne sont que rarement les ennemis des sciences dites « occultes ». Il existe encore

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